Les Mayens-de-Chamoson
La Commune de Chamoson, à part les villages de Chamoson, de Saint-Pierre des Clages, du Grugnay, de deux hameaux, Némiaz et Châtelard, compte 4 alpages dont deux à vaches, Loutze et Chamosentze et deux pour le petit bétail Fareire et les Poyais ; puis situé à une altitude de 1200 à 1400 mètres, les Mayens.
Cette
région à été durant des siècles un premier palier d'estivage lieu où
les propriétaires de bétail conduisaient celui-ci pour un séjour en
printemps vers la mi mai, et de là les vaches gagnaient les alpages
supérieurs, à savoir Loutze et Chamosentze.
C'était
la joie de conduire son bétail lors de l'inalpe en patois la poyat ou
poyer , de participer aux combats entre les bêtes. Ces joutes définiront
la reine du troupeaux pour toute la saison. En automne, c'est le retour
du bétail vers le 15 septembre. Comme en début de saison, les bêtes
resteront environ un mois dans les mayens.
Au
jour de la désalpe, '' La decèze '' le troupeau est conduit par les
bergers jusqu'à la place de Pathier, avec en premier, les deux reines,
la reine à lait, à savoir la bête qui a donné le plus de lait durant la
saison, et la reine à cornes, la bête la plus forte du troupeau durant
toute la saison, la meilleure lutteuse. Ces deux vaches sont fleuries
avec, posée sur la tête la selle ou le ''BOTACU'' ,et garnies de rubans
de couleurs vives et de fleurs. Il va sans dire que des bravos et des
liobas accueillent ces deux reines. Les propriétaires n'ont pas oublié
de tirer de leurs sac à dos ou ''la taqua dès coué '' le barillon ,
cette bouteille en bois de mélèze qui a la propriété de garder le vin à
la bonne température ou l'on buvaient le fendant à même le goulot.
Puis,
les familles possédant un de ces chalets ou mayens se sont rendu
compte, que ces lieux n'étaient pas désagréables pour prendre un peu de
repos entre les périodes de dur labeur de la campagne. Il n'est donc pas
rare, ceci depuis les années 1930 environ, de voir des mères de
famille, des grand-mères et des enfants ''monter'' aux mayens dès la fin
des classes et y séjourner jusqu'à l'automne.
Puis
suivit un nouveau phénomène, le ski. Les jeunes commencent à s'adonner à
ce sport. Les installations de remontées mécaniques n'existant pas
encore c'est à pied, skis sur le dos, que ces sportifs remontaient les
pentes enneigées. Il fallait ensuite battre les pistes. Skis aux pieds
la pente est escaladée en escaliers, les uns à la suite des autres.
Tous
ces exercices duraient des heures avant de se régaler d'une descente en
glissade. Par vingtaine, au début ces nouveaux sportifs réclament une
messe dans les mayens. Des Eucharisties étaient célébrées dans des
chalets privés, dans des restaurants, et parfois même à l'extérieur sur
une table de secours. Il faisait parfois des températures bien en
dessous de zéro degré, le vin disait-on gelait dans les calices.
Durant l'été 1942, il fut donc décidé de construire un chapelle dans les mayens. Elle fut inaugurée au Jour de la fête de l'Assomption le 15 août 1943 donc une année après la première décision de construire une chapelle.
Cette
chapelle des Mayens construite en 1943 est devenue bien vite trop
petite et les commodités modernes n'existent pas. Pas de chauffage, pas
d'eau.
En 1974 un comité décide un agrandissement de la chapelle.
Le 15 août 1983, une grande fête est organisée dans les Mayens de Chamoson, pour l'inauguration de la nouvelle chapelle.